

Jeanne E. Glesener & Tonia Raus (Éd.)
Cet ouvrage collectif cherche à rendre compte de la place de l’oeuvre de Jean Portante dans le champ littéraire luxembourgeois. Du point de vue de l’histoire littéraire, sa poésie et ses romans témoignent de et participent à la césure esthétique et idéologique décisive des années 1980. À l’instar du renouveau constaté dans le champ du roman en langue luxembourgeoise avec Hannert dem Atlantik (1985) de Guy Rewenig et schacko klak (1988) de Roger Manderscheid, Jean Portante marque, avec le roman Mrs Haroy ou la Mémoire de la baleine (1993), le renouveau du roman francophone, à la fois par l’esthétique postmoderne qui le détermine et par le fond thématique de la migration et de l’histoire interculturelle du Luxembourg qu’il met en oeuvre. Ce renouveau se retrouve également dans le domaine de la poésie. Les recueils de Jean Portante s’apparentent à un véritable laboratoire scriptural, où depuis Horizon, vertige et Italie intercalaire (1986) se noue l’« étrange langue » de l’auteur, mais où elle semble aussi se dénouer, comme on peut le lire dans Après le tremblement (2013). L’oeuvre poétique, connue et reconnue à travers le monde, lauréate de nombreux prix, traduite en de nombreuses langues est certainement un pôle déterminant de la création de Jean Portante qui éclate tout en complétant, qui interroge tout en éclairant le pôle romanesque.
Le présent ouvrage se place sous le signe de la mémoire et du travail d’érosion que le temps et l’écriture imposent à l’oeuvre de Jean Portante au moment où, saisie par le vertige du tremblement de terre de l’Aquila, la terre d’origine de l’auteur, se clôt le cycle de la langue-baleine et s’ouvre celui de la languefantôme. Les contributions rassemblées dans ce volume sont le fruit des travaux menés à l’occasion de la journée d’étude sur la littérature luxembourgeoise organisée à l’Université du Luxembourg le 8 septembre 2016. La première édition de cette nouvelle série de conférences dans le domaine de la recherche fondamentale sur la littérature luxembourgeoise a été consacrée à l’oeuvre de Jean Portante, pour la reconnaissance tant critique que publique qu’elle connaît au sein du paysage littéraire luxembourgeois et le rayonnement international dont elle jouit. Les auteurs des articles de cet ouvrage collectif contribuent ainsi à l’exégèse de l’oeuvre de Jean Portante, par la mise en relief de récurrences thématiques, l’incitation à de nouvelles approches critiques ou encore la confrontation à la réflexion poétologique de l’auteur.
Éd. par Jeanne E. Glesener & Tonia Raus
Avec des contributions de : Carole Bisenius-Penin, Maria Luisa Caldognetto, Claudio Cicotti, Ian De Toffoli, Paul Mathieu, Nathalie Roelens, Zoe Skoulding, Sébastian Thiltges, Frank Wilhelm
Avec un inédit de Jean Portante
Fiche technique